Guesnain

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jeudi 21 novembre 2013

L'OBSERVATEUR DU DOUAISIS REND COMPTE DE L'EXPOSITION :"ILS SONT VENUS D'AILLEURS"


LA VOIX DU NORD EN PARLE : EXPOSITION À LA MÉDIATHÈQUE "ILS SONT VENUS DE LOIN, JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 2013

Une exposition à voir à Guesnain : le chemin des immigrés éclairé par le groupe d’histoire locale

PUBLIÉ LE 13/11/2013 Par NELLO BENEDETTI (CLP)

Jusqu’au 30 novembre, la médiathèque André-Stil abrite une superbe exposition de photos, objets et documents d’archives, sous le titre « Ils sont venus de loin à Guesnain ».






L’exposition a été mise sur pied par le groupe d’histoire locale sous l’égide de l’association ILG (initiative locale de Guesnain), présidée par Annie Lesueur. Une référence aux périodes d’immigration qui ont vu Polonais, Italiens, Allemands, Maghrébins, entre autres s’installer dans la commune. Souvent appelés à descendre au fond de la mine, quelquefois à ouvrir un petit commerce ou à créer leur propre entreprise pour ensuite se fondre dans le paysage local et participer à l’essor de la ville. « Nous avons recensé vingt-neuf nationalités », précise Maryline Lucas, adjointe à la culture, restituant avec émotion les images de sa propre jeunesse partagée avec Mohamed d’Agadir, Maria de Catanzaro, Yanek de Cracovie et bien d’autres. Avant de parcourir l’espace retraçant par l’image le parcours de ceux dont on se méfiait dans un premier temps pour mieux fraterniser une fois la confiance établie, Marcel Fiévez insista sur la richesse qu’engendre le mélange des cultures. Mieux qu’un long discours sur les difficultés d’intégration des étrangers, l’historien local s’amusa à inverser les rôles : « Comment aurions-nous vécu un tel exil sur une terre inconnue, loin de nos racines ? N’aurions-nous pas apprécié une main tendue, une parole aimable ou simplement du respect ? » Une réalité exprimée sous forme de témoignages délivrés par les acteurs de la Comédie des mots, les membres de la chorale L’Accord musical invitée ensuite à interpréter un morceau du folklore tchèque suivi de l’incontournable Bella ciao, le chant des partisans italiens. Comme un appel à la fraternité, une fresque réalisée par les écoliers guesninois représentant des enfants se donnant la main dans une espèce de ronde universelle ceinture les murs de l’expo. Plus qu’un symbole.
À la médiathèque André-Stil du mardi au samedi de 14 heures à 18 heures jusqu’au 30 novembre. Entrée gratuite.

dimanche 17 novembre 2013

AUX ORIGINES DE GUESNAIN, PREMIER ARTICLE DU GROUPE D'HISTOIRE LOCALE DE GUESNAIN


Il y a maintenant dix ans,  un groupe de Guesninoises et de Guesninois, passionnés d’histoire, s’est constitué pour le plus grand plaisir de la ville ; il s’appelle tout simplement, le groupe d’histoire locale. Il se réunit chaque vendredi matin à la médiathèque André Stil. 
La création de ce blog répond à un besoin de pérenniser les expositions qui ont été réalisées depuis dix ans et d'élargir le cercle des Guesninois intéressés par leur ville et son passé proche ou lointain.
Ronde d'enfants devant l'ancienne mairie de Guesnain (actuelle Maison pour Tous )

Si l’origine de Guesnain reste encore inconnue, on sait cependant que les dernières fouilles en lieu et place de la médiathèque actuelle ont révélé l’existence de traces certaines d’une occupation humaine à l’époque mérovingienne. Quoi qu’il en soit, au VIIème siècle « GAISNAING » appartenait à la bienheureuse ALDEGONDE patronne du village et fondatrice de l’abbaye de Maubeuge et ce, jusqu’en 1789.
Un acte du VIIIè siècle mentionne l’obligation pour « GHESNAING » de payer un impôt foncier (la gavenne) au comte Robert de Flandre en l’occurrence au souverain de Douay en contrepartie d’une protection que le dit souverain devait assurer.
Guesnain était alors un petit hameau en bordure de vastes étendues marécageuses (Les Marais). Une léproserie était située à l’écart des habitations entre ces dernières et les marais (lieu-dit Malmaison).
Nous possédons très peu d’informations sur l’histoire ancienne de Guesnain dans la mesure où les archives du village ont été brûlées et dispersées en 1710 au cours du siège et de la prise de Douai par les troupes alliées du duc de Marlborough et du prince Eugène de Savoie.
Puits de la ferme du Chapitre 
En 1811 le village compte 112 maisons et 450 habitants. En 1865 la Compagnie des Mines d’Aniche entreprend le fonçage du premier puits de la fosse Saint-René ( - 271 m ). En 1871 la fosse produisait 20.300 tonnes de charbon. Dès lors la population ouvrière va rapidement augmenter. De 581 habitants en 1871, elle passe à 914 habitants en 1881, 1748 habitants en 1901, 2534 habitants en 1991 et 3250 en 1927.
La Compagnie des Mines fait construire successivement les cités Saint-René, Varennes et Louvencourt.
En 1899 le puits n° 2 est creusé (- 414 m ). En 1901 la production atteint 177.470 tonnes, la fosse Saint-René est reliée avec la fosse Notre Dame (Waziers) et la fosse Sainte Marie (Auberchicourt) par une ligne de chemin de fer, une importante cité ouvrière est aussi construite : ce sont les Corons neufs que les mineurs surnomment « Corons sans beurre » (actuellement résidence Gérard Philipe et plan d’eau). Un dispensaire des Mines et un patronage tenu par des religieuses sont intégrés à cette cité.
La fosse Saint-René fut arrêtée une première fois pendant la guerre 1914-1918 au cours de laquelle les installations de surface furent détruites. L’exploitation reprit en 1921 pour s’arrêter définitivement le 3 août 1964.
Cinq générations de mineurs y ont travaillé. Depuis, ces cités minières ont fait place à de nouvelles résidences ou ont été rénovées comme « La Nouvelle cité », la « Malmaison » et « Couture brique ».
L’industrie s’est aussi développée à Guesnain avec la création, dès 1879, de la « Sucrerie » encore appelée « La Fabrique ». Cette usine est vite raccordée à la ligne de chemin de fer des Mines et sa production de sucre à partir de la betterave n’a cessé d’augmenter (2000 quintaux en 1879, 20.000 en 1912).
La production de sucre cessera vers 1945. En 1900 une usine électrique est construite en bordure de la route nationale pour fournir l’énergie nécessaire à l’exploitation de la ligne des tramways dite Compagnie des Tramways de Douai (CTD) qui exploite une ligne principale de Douai à Aniche en suivant la nationale dont elle occupera l’un des bas côtés.
La mine Saint René 
A côté des Corons s’installent des commerces et cafés, l’ensemble constituant un nouveau « village » autour des puits à côté de « l’ancien Guesnain » qui ne comprend qu’une douzaine d’exploitations agricoles, des fermes dont une seule a une réelle importance – c’est à elle qu’appartenait l’ancienne brasserie qui fut aussi fabrique d’espadrilles et cartonnerie – des commerces importants, quelques maisons d’ouvriers agricoles et des estaminets ( il y en avait 70 en 1912).
Pendant longtemps le village n’avait pas de maison commune. C’est en 1833 que la loi oblige la municipalité à construire une maison d’école mixte. On y installe aussi une salle pour le conseil municipal et les mariages, et un petit logement pour l’instituteur. En 1870 une nouvelle école de garçons est construite rue des Obeaux (rue Jean Jaurès). En 1900, pour des raisons d’insalubrité la Maison Commune est rasée, une jolie mairie au pignon espagnol (La Maison pour Tous) est édifiée sur la nouvelle place du village devant l’église.
Cette dernière est de construction récente. On pense qu’à l’origine c’était une grande chapelle qui fut érigée vers 1570 ( date inscrite sur l’une des colonnes monolithiques en grès) à l’endroit actuel. A côté de l’exploitation minière, l’agriculture fut aussi très prospère jusqu’au milieu du 20ème siècle.
Pour une superficie de la commune de 400 ha, 350 étaient constitués de terres labourables et de prairies. Les principales cultures étaient le blé, la betterave et l’avoine. A noter aussi que quelques établissements industriels de transformation des produits du sol ont existé au 19ème siècle : 2 moulins à farine et un moulin à huile.