Guesnain

Guesnain

mercredi 25 novembre 2020

En hommage à leur bienfaiteur le prince Witold Czartoryski, des mineurs guesninois à ses obsèques à Parie en 1912

 





Aujourd'hui aura lieu, à l'église polonaise de l'Assomption, 263 bis, rue Honoré, un service de bout de l'an pour le repos de l'âme de S. A, S. le prince Witold Casimir Czartoryski

Ce service est organisé par le Cercle artistique et littéraire polonais de Paris, auquel se sont jointes toutes les institutions que protégeait le défunt sur le billet d'invitation nous en comptons trente.

Le prince Witold Czartoryski avait pris sous sa protection particulière les colonies de mineurs polonais établis dans le nord de la France, à Aniche, Vicoigne-Nœux, à Barlin, à Guesnain et à Lallaing. Ces mineurs reconnaissants envoient une délégation, de trois cents personnes, en costumes nationaux polonais, qui feront entendre, à l'Assomption leurs chœurs religieux.

Le lendemain, lundi, le prince Adam Czartoryski, frère du défunt, et S. A. R. Mgr le comte d'Eu, son oncle, feront célébrer un autre service à l'église Saint-Louis en l'Île. Hier, à onze heures, en l'église Saint-Pierre de Neuilly, ont été célébrées les obsèques de Mme Le Prieur de la Saussaye d'Aubigny née Boudrv. Le deuil était conduit par MM. Paul, Louis et Georges Bernard, Donald-Harper, le capitaine Henry Mirio, Charles Roulina, Auguste Margot-Duclot et Marcel Olivier, ses petits-fils le colonel Henri Happich, son beau-frère M. Georges Fraisse, son neveu.

L'inhumation a eu lieu au cimetière Montmartre. 



dimanche 22 novembre 2020

RELEVÉ DE CARNETS DE PAIE À LA FOSSE SAINT RENÉ POUR METTRE EN ÉVIDENCE LES BAS SALAIRES EN 1912 DANS "LA VOIX DU MINEUR" DU 27 JUILLET 1912

 



GUESNAIN. 

Réunion

Dans une réunion, les ouvriers de la fosse Saint René, à Guesnain, avaient décidé d'écrire à la direction des mines pour lui soumettre leurs réclamations, ils donnèrent mandat au citoyen Quintin de faire le nécessaire. Aussitôt en possession de la réponse de la compagnie, des réunions furent organisées à Guesnain et à Lewarde au commencement de juin, les citoyens Caulier et Quintin tinrent les ouvriers au courant de la réponse.

Le citoyen Caulier fut chargé de faire un relevé des carnets de paie des ouvriers le 22 juin. 

Voici le relevé des salaires qu'il a pu établir : 267 carnets d'ouvriers à l'abattage ayant 3.290  journées, avec 20929 frs 55 de salaire, formant une moyenne de 6 fr. 36 primes comprises : pour les aides mineurs, 20 carnets ayant 210 Journées avec 999 fr. 50 de salaire, formant une moyenne de 4 fr. 575.

Voilà, camarades, le respect des engagements pris par les compagnies. Cela tient surtout à ce qu'il y a encore des camarades qui restent en dehors de l'organisation syndicale. 

Camarades, ce n’est qu'en vous unissant sous la bannière syndicale et en assistant aux réunions pour y discuter et défendre vos intérêts que vous arriverez à mettre fin à cette situation.

Une nouvelle prise de fiches sera faite sous peu.

Les patrons disent que ce sont les cabaretiers qui ont donné vos carnets sans votre consentement.

Je suis certain que vous ferez fi de cette calomnie et puisque vous touchez votre carnet  individuellement pas un de vous ne fera sans le montrer. Agissant ainsi en conséquence, nous verrons si la compagnie aura le toupet de continuer à rogner  sur votre salaire. D'ici peu, nous demanderons avec vous que la distribution des carnets se fasse comme en beaucoup de compagnies à votre arrivée au Jour. Je vous ferai connaître le jour que je ramasserai les carnets de paie, donc à vous d'agir dans votre intérêt personnel et général

En faisant cela, voua ferez voir à la compagnie que les cabaretiers n'étaient pour rien la dernière fois. ,

CAULIER Olivier.


1912_07_27_La_Voix_du_mineur





mercredi 18 novembre 2020

ÉLECTIONS MUNICIPALES DU 5 MAI 1912 DANS LE NORD ET À GUESNAIN analysées par le parti socialiste dans l'humanité du 3 mai 1912

 



DANS LE NORD



A Douai, une alliance est faite au premier tour entre les socialistes et les radicaux-socialistes, et la réaction fait bloc pour la municipalité sortante. Nous avons néanmoins de grandes chances d'enlever la place. Nous garderons Aniche; Dechy et Waziers, et nous entrerons en minorité à Sin-le-Noble, Guesnain, Auby et Roost-Warendin


mardi 17 novembre 2020

Broyée par un crible mécanique à la fosse Saint-René le 14 août 1911

 


Broyée par un Crible mécanique 

DOUAI, 14 août. (Par dépêche de notre correspondant particulier.) — Une trieuse de quatorze ans, Renée Devred, occupée à la fosse Saint-René, des mines d'Aniche, à Guesnain, est tombée dans un crible mécanique et a été broyée. La mort a été instantanée.



mercredi 11 novembre 2020

Réunion publique à Guesnain en 1909 de la section socialiste avec le député Goniaux

 




GUESNAIN 

Réunion publique. — Dimanche dernier, la section de Guesnain avait organisé une réunion publique avec le concours des citoyens Goniaux, député de la circonscription et Ghesquière, député de Lille. Malgré le mauvais temps, la réunion est ouverte avec un public assez  ombreux. Le citoyen Poignet procède à la formation du bureau. Sont acclamés : président, le citoyen Belo  Martial, secrétaire de la section socialiste ; assesseurs : Marelle Gustave, secrétaire rie la section syndicale des mineurs, et Flinois Fleury, membre de la section et comme secrétaire le citoyen Poignet Paul, également membre de la section.

Après avoir remercié les citoyens présents, le président rappelle que, conformément aux promesses faites pendant la période électorale dernière, les députés socialistes seuls rendent compte de leur mandat et c'est ce que vient faire aujourd’hui le citoyen Goniaux auquel la parole est donnée.

Ce dernier, dans un langage clair et simple qu’on lui connaît , passe en revue en les commentant au fur et et à mesure toutes les propositions de lois faites par le groupe socialiste au Parlement. Pendant plus d’une heure, il tient l’auditoire tous le charme de ses explications et les applaudissements ne lui sont pas ménagés. Après un vain appel à la contradiction, la parole est donnée au citoyen Ghesquière.

A son tour, la député de Lille fait la critique de la société bourgeolse qui a soin de s'approprier la plus grosse partie du budget pendant que le prolétariat crève la faim. Le grand silence coupé seul par les applaudissements sont la prouve que ses énergiques paroles ont porté et seront retenues.

Personne ne demandant la parole à l’appel du président, ce dernier donne lecture de l’ordre du jour suivant qui est adopté à l’unanimité :

« Les citoyens de Guesnain réunis su nombre de 150, après avoir entendu le citoyen Goniaux rendre compte de son mandat de députe; le citoyen Ghesquière parler de la réforme économique et politique de la République, approuvent pleinement leurs déclarations et s’engagent aux prochaines élections de 1910 à faire triompher par leur vote, le candidat du parti socialiste. Lèvent ta réunion au cri de : Vire l’internationale ouvrière."




mardi 10 novembre 2020

Assemblée générale du parti socialiste en 1909 à Guesnain. Et création d'une bibliothèque socialiste




GUESNAIN 

Au Parti. — La section du Parti s’est réunie en assemblée générale, le dimanche 24 janvier, à son siège. Le camarade le Flinois est acclamé président Ce dernier, dans une petite allocution, remercie tous les membres de la section de la propagande qu'ils ont faite pour lui comme candidat délégué à la sécurité des ouvriers mineurs. Il les prie de continuer pour que le 31 janvier, date à laquelle aura lieu Ie scrutin de ballottage, ce soit une victoire syndicale et socialiste que l’on remporte à Guesnain.

Le secrétaire donne connaissance d’une lettre de la Fédération par laquelle celle-ci demande qu’une distribution de circulaires soit faite dans les communes de Guesnain, Lewarde, Roucourt, Loffre et Montigny.

La section reconnaissant que la propagande doit être portée là où il n’y a pas encore de section, décide que cette distribution sera faite par ses membres dans les dites communes.

Le camarade Poignet soumet à la section un projet pour la création d’une bibliothèque socialiste. Considérant que la lecture est un de moyens les plus avantageux pour faire notre éducation et que nos moyens d’existence ne tous permettent pas d’acheter les livres nécessaires, il nous faut donc nous cotiser collectivement pour faire nos achats

La section ratifie cette façon de faire en votant à l'unanimité le projet pour la création d’une bibliothèque socialiste.

Cette réunion qui était la première de cette année fut très animée ; beaucoup de camarades avaient tenu à toucher leurs cartes de l’année 1909 ; cela est de bon augure et nous espérons que cette année qui s'ouvre sera très fertile pour le socialisme a Guesnain.

Le secrétaire de la Section.

M. BELO.



Le travail des enfants à la mine dénoncé par un syndiqué dans la Voix du Mineur



GUESNAIN. 

— Chacun sait chez nous que les élections pour les délégués mineurs vont avoir lieu sous peu. Le sieur Tonneau délégué actuel de la fosse St René à Guesnain n’attend pas le dernier jour pour jeter la pierre à notre organisation.

L’on nous rapporte eu effet la fait suivant : dernièrement, appelé pour son service chez un blessé, la conversation tomba sur la Caisse de secours

Trouvant l'occasion propice de salir nos militants Tonneau ne trouva rien de plus beau que de faire la déclaration suivante : 

« Si les malades ne touchent pas de secours c’est la faute des délégués À la Caisse de Secours qui ne font pas leur service ». Je souhaiterai pour ma part que Tonneau fasse son service de délégué mineur comme les camarades Bertiaux et FLinois font le leur a la Caisse de secours ; car jamais depuis qu’d. sont élus un ouvrier ne peut dire que ces camarades se sont désintéressés de ses intérêts. il n’en est pas de même de Tonneau qui n'a toujours été que l’homme de la Compagnie et j'espère que les ouvriers de Guesnain lui prouveront bientôt qu'ils en ont assez de sa personne en le remplaçant par un délégué mineur du syndicat.

Il me parait que la loi sur la réglementation des heures de travail est très bien observée à la fosse Saint-René des mines d’Aniche car on voit des enfants descendre à 5 heures du matin avec les ouvriers en présence du délégué mineur et en remonter à 4 heures du soir, cela fait 11 heures consécutives de travail au fond de la mine pour des enfants âgés de moins de seize ans. Le délégué ne fait aucune observation sur ses rapports vu aussi qu’il est l’homme de la compagnie depuis longtemps. Allez, pères du familles, vous devez savoir que la santé de vos enfants est compromise, vous devez savoir que vos intérêts ne sont pas sauvegardés, car le délégué ne peut avoir son indépendance comme vos délégués mineurs voisins car il reste sous la tutelle de la compagnie.

Camarades, ne restez plus en arrière et votez tous en masse pour le candidat du syndicat si vous voulez voir amoindrir vos misères et augmenter vos salaires.

Si vous voulez voir nos matériaux rapprochés près des plans ou à front de taiiles et ne plus être obligé d’aller passer une demi journée tous les jours, pour avoir le bois nécessaire pour le travail.

Si vous voulez vivre en hommes conscients et non comme la brute qu’on exploite sans pitié, syndiquez-vous et lisez La Voix du Mineur.

Mais aussi, camarades, tous aux urnes pour le candidat du syndicat aux futures élections de délégué mineur

Je vous rappelle, camarades, que ce vote se fait sous enveloppes, donc vous n’avez pas à hésiter de voter pour le candidat du syndicat, le citoyen Fiinois.

Un syndiqué.






vendredi 6 novembre 2020

Grève des mineurs à la fosse Saint-René "Ils ont pris la Bastille" 1906_03_20_Le_Reveil_du_Nord

 





BASSIN DU NORD COUP D'OEIL GENERAL 

Importante réunion syndicale à Dorignies. — Discours de Quintin et de Goniaux. — Vote d’un ordre du jour de confiance, — Réunions à Leforest, à Courcelles et à Sin-le-Noble


Bravant les giboulées de mars, la grêle, la pluie glaciale, la bise, deux mille mineurs s’étaient donné rendez-vous è DORIGNIES, pour assister à la conférence du citoyen Goniaux, secrétaire général du Syndicat des Mineurs du Nord, qui les avait convoqués pour leur rendre compte des résultats de la réunion à Paris de la commission mixte. Il y a là, 1500 travailleurs de « L’Escarpelle », d’autres sont venus d’Aniche, de Sin-leNoble ; beaucoup de femmes aussi assistent à la réunion. Elle avait été annoncée pour midi, mais Goniaux retenu à Leforest plus longtemps qu’il ne l'avait prévu, n’arrive qu’à une heure et demie. Aucune manifestation d’impatience pendant cette longue attente ; on s'entretient de la grève, de son extension ; on cite quelques chiffres : à Flines-lez-Râches, il y a eu au numéro 1 neuf descentes et dix-sept au numéro 2 ; à Notre-Dame, trente descentes, dix à la fosse Desjardin et vingt à Gayant. A Guesnain les camarades « ont pris la Bastille », c’est à-dire qu’ils ont persuadé les mineurs de celte fosse de se solidariser avec eux ; mais las ingénieurs et les porions se sont rendus au domicile des ouvriers pour leur annoncer qu'ils préparaient une coup pour deux heures. Il n’y aurait rien de surprenant si la Bastille était prise une seconde fois, et fL cette nuit, dans bien des corons on buvait la « bistouille" longtemps avant que se lève l’aurore. Il y a là-bas, un Marocain qui vaut l'Orang-Outang des Brebis de Bully-Grenay. Les gendarmes lui ont toutefois administré une douche qui peut-être lui sera salutaire. « Marocain, lui ont-ils dit, si vous continuez à porter atteinte à la liberté de la grève chez vos mineurs, nous n'irons pas sans doute jusqu’à vous arrêter et vous conduire menottes aux mains en prison, mais, nous vous laisserons vous débrouiller seul avec vos ouvriers, sans intervenir aucunement, vous laissant toute la responsabilité de ce qui pourrait vous arriver. Le Marocain doit réfléchir ! que les temps sont donc changés ! Il me semble que MM. les ingénieurs feront bien, eux aussi, de se cantonner dans les limites de tours attributions. L'impression générale qui se dégage de foutes les conversations auxquelles je me mêle, c’est que jes mineurs désirent par dessus tout, l’incorporation de la prime dans le salaire ; ils protestent contre cette décomposition du salaire en 4 fr. 80 ou tout autre chiffre, plus tant pour cent. Plus de primes ! un salaire fixe ! Toujours tes Compagnies, tant qu’il y aura des primes, s’arrogeront le droit de les réduire, tout en laissant croire qu’elles n’abaissent pas nos salaires. Celle question tient très au cœur des mineurs de l'Escarpelle. Ils protestent encore très vivement contre les longues-coupes. Sans doute, disent-ils. la Compagnie n’oblige pas de faire douze heures, mais elle prévient l’ouvrier que s’il ne consent pas à le faire, on le remplacera. Contre tant d’inconvénients au point de vue de la «santé du travailleur, du chômage des bras qui attendent un labeur, des stocks qui montent, il en résulte aussi que si le mineur qui travaille douze heures reçoit un salaire de 9 francs, la Compagnie l’inscrit comme salaire normal et fait monter ainsi artificiellement, sa moyenne. 


Dissolution des congrégations, Guesnain est concerné pour les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul

 


Après celle provoquée par le décret du 29 mars 1880 qui interdit l'enseignement public aux congréganistes et par la loi Goblet du 30 octobre 1886, la deuxième expulsion des congrégations religieuses de France est la conséquence de la loi du 1er juillet 1901 sur les associations qui soumet les congrégations à un régime d'exception décrit au titre III de la loi qui soumet l'existence des congrégations à une demande d'autorisation :

« Aucune congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par une loi qui déterminera les conditions de son fonctionnement. Elle ne pourra fonder aucun nouvel établissement qu’en vertu d’un décret rendu en conseil d’État. La dissolution de la congrégation ou la fermeture de tout établissement pourront être prononcées par décret rendu en conseil des ministres. » (art. 13)

« Les membres d’une congrégation non autorisée sont interdits d’enseigner ou de diriger un établissement d’enseignement. » (art. 14)

« La liste des membres et les comptes et l’inventaire de la congrégation sont à la disposition du préfet. » (art. 15)

« Toute congrégation formée sans autorisation sera déclarée illicite. » (art. 16)

« Les congrégations existantes […] qui n’auraient pas été antérieurement autorisées ou reconnues, devront dans un délai de trois mois, justifier qu’elles ont fait les diligences nécessaires pour se conformer à ces prescriptions. À défaut de cette justification, elles seront réputées dissoutes de plein droit ; il en sera de même des congrégations auxquelles l’autorisation aura été refusée. » (art. 18)

Cette loi fait suite à la reconstitution partielle de nombreuses congrégations après leur expulsion en 1880.


Voici le texte de l'article publié dans le Petit Journal du 20 juillet 1903 ?

La dissolution des congrégations 
(Dépêches de nos correspondants) 
Douai, 19 juillet. 
La notification du refus d'autorisation aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul a été faite à leurs succursales de Guesnain, Esquerchin et du hameau de la Renaissance, à Somain. Dans les deux premières communes, les Sœurs ont décidé de se soumettre à la loi; mais il n'en est pas de même à Somain où les Sœurs, soutenues par une partie de la population, refusent de céder. Si les Sœurs ne se dispersent pas le 1er août, leur établissement sera fermé avec l'aide de la force armée.