Guesnain

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lundi 27 avril 2020

Une sorcière devant le tribunal correctionnel de Douai











L'EXPLOITATION DES IMBÉCILES
Une sorcière devant le tribunal correctionnel de Douai
(D'un correspondant


Douai, 31 janvier. — A l'audience correctionnelle qui a été tenue samedi, à Douai, on a assisté à une bien curieuse affaire, à l'affaire de la sorcière de Râches.
Cette intéressante -personne ne ressemble pas, comme on pourrait le croire, à la vieille, très vieille sorcière classique; c'est une femme âgée de trente-neuf ans, la figure coupe-
rosée, le nez assez aquilin, la tête couverte d'un fichu de laine noire.
Elle déclare se nommer Delbassée (Céline), originaire de Lallaing et habitant Râches.
— Quelle est votre profession? demande M. le président Delangre. -
_ Ouvrière.
— Ouvrière, quelquefois, et sorcière dans vos moments perdus. (A cette réflexion du président, la femme Delbassée ricane bruyamment).
Deux femmes, la femme Coppin et la femme Delval, ont eu à se plaindre d'elle.
La première de ces deux femmes trop... crédules, raconte, avec une certaine crainte, que son enfant était malade et que le docteur Dransart, lui ayant conseillé le changement d'air, elle l'avait conduit à Guesnain.
C'est dans cette commune qu'elle a entendu parler de Céline Delbassée, à qui elle a donné en plusieurs fois une somme totale de 175 francs et un « jupon », pour des messes et des simagrées consistant à faire des croix sur des mouchoirs et à attacher « des cordons blancs » au cou et au poignet des malades.
L'inculpée proteste et soutient qu'elle n'a reçu que des sommes véritablement insignifiantes, pour faire des neuvaines implorer le bon Dieu. Elle est allée en Belgique pour y voir un saint dont elle ne sait plus le nom.
— Comment, dit le président, vous ne savez même pas son adresse ? (Rires dans l'auditoire).
Céline la sorcière ajoute que c'est le curé de Doriginies qui a jeté un sort sur la famille Delval, parce qu'il est plus sorcier qu'elle ; elle n'a pas reçu les sommes qu'on prétend et elle demande que le bon Dieu la fasse mourir, si elle ne dit pas la vérité (sic).
Elle explique enfin que pour faire des neuvaines, il faut être accompagnée de quelque chose, d'un mouchoir ou d'un cordon. (Rires).
Le second témoin, la femme Coppin, que ni le président ni le ministère public ne parviennent à rassurer, croit qu'elle a été ensorcelée par la prévenue.
Son mari étant malade, elle a consulté Céline et lui a donné à diverses reprises de petites sommes s'élevant à 300 fr., ainsi que le jupon traditionnel.
Les pratiques des « cordons blancs » autour du cou et des poignets ont été également mises en usage ; Céline y a joint des « tours », de « longs tours » en Belgique et à Somain, pour lesquels il fallait beaucoup d'argent.
Elle disait, en effet, qu'elle avait beaucoup de mal à trouver les personnes qui avaient jeté un sort sur la famille Coppin. Elle s'était rendue un certain jour en Belgique pour y faire un cercle et forcer les sorciers à demander pardon (sic).
La femme Coppin qui, malgré tout, croit toujours au pouvoir surnaturel de l'inculpée raconte qu'elle entendait la nuit dans sa cave des cris et des hurlements. Le témoin imite ces hurlements, ce qui procure à l'auditoire une douce gaieté.
Le tribunal condamne la femme Delbassée pour escroquerie à deux mois de prison et 100 francs d'amende. 

samedi 25 avril 2020

En avril 1944, la vente de l'estaminet rue de Roucourt est relatée dans le Réveil du Nord









VENTES - ACHATS - LOCATIONS 


Etudes de M* Augustin BAVIÈRE, Notaire à Douai. 22, rue Pont des Pierres, et de Me Rémy DUBOIS, Docteur en Droit. Avoué â Douai. 10. rue des Blancs-Mouchons suppléé par Me J. Butruille. — 
Vente par suite de LICITATION. — Le mardi 15 janvier 1944, à dix heures du matin, en l'étude et par le ministère de Me BAVIÈRE, Notaire à Douai, à l'adjudication publique de : 

.../...
Art 4. Une maison à usage d'estaminet, avec licence de débit de boisson (mais sans matériel) sise à Guesnain, chemin de Roucourt à Guesnain. MISE À PRIX : 65.000 francs. e

vendredi 24 avril 2020

Protestation contre le transfert des facultés de Douai à Lille, un article de la Gazette du 15 mai 1887










Les conseils municipaux du Nord des communes d’Anhiers, Auberchicourt, Auhigny-au-Bac, Auby, Auchy, Beuvry, Bruilles-lez-Marchiennes , Cuincy , Dechy, Écaillon , Estrées, Erchin, Flines-lez-Râches, Guesnain, Hornaing, Lallaing, Loffre, Masny, Montigny, Warlaing, Waziers, Arleux, Bouvignies, Brunémont, Cantin, Courcheleltes, Esquerchin. Férin, Flers, Fressain, Gœulzin, Hamel, Lambres, Lauwin-Planques, Marchiennes-Campagne, Marcq, Nomain, Pecquencourt, Raimbeaucourt, Râches, Rieulay, Roost-Warendin, Roucourt, Sin-le-Noble, Somain, Tilloy, Vred, Wandignies ont pris des délibérations dans lesquelles ils protestent contre le transfert des Facultés de Douai à Lille, et expriment le ferme espoir de voir le gouvernement retirer le projet de loi. 47 communes sur 65 ont jusqu’aujourd'hui protesté.


Rappel historique :


Par décret du 22 octobre 1887, les facultés de lettres et de droit sont transférées de Douai à Lille. En 1891, la faculté mixte de médecine et de pharmacie comprend 21 chaires, la faculté des sciences 9 chaires, la faculté de droit 9 chaires, la faculté de lettres 7 chaires18. La faculté de droit de Lille est installée dans des locaux rue Angelier, inaugurées en 1895, à proximité de la faculté de lettres de Lille présente depuis 1887.

jeudi 23 avril 2020

tremblement de terre à Guesnain, un écho du "Petit Marseillais" du 12 mars 1887















LE TREMBLEMENT DE TERRE D’HIER

Quelques personnes ont assuré hier, avoir ressenti, vers 3 heures de l’après-midi , une secousse de tremblement de terre. La secousse aurait été légère et aurait duré environ cinq secondes. Il ne nous a pas été possible de contrôler ce dire, par l’excellente raison que, personnellement, nous n’avons rien ressenti, ni dans les bureaux ni dans les ateliers du journal. Mais ce qui pourrait confirmer ce renseignement, c’est que, dans la soirée, nous avons reçu divers télégrammes annonçant la perception de secousses. Ainsi, on nous a télégraphié : 
D’Antibes, à 4 h. soir : « Nous avons ressenti, à 2 h. 34, une nouvelle secousse qui a duré 6 secondes. La population est justement effrayée, on ne signale rien de particulier. » 
De Brignoles, à 5 h. du soir : « Cette aprè-midi, à 4 h. 48, une nouvelle secousse très peu sensible s’est produite. Elle a duré de 6 à 7 secondes. 
De Draguignan, à 5 h. 20 soir : « Une nouvelle secousse de tremblement de terre, assez sensible, s’est encore fait sentir aujourd’hui à 2 h. 40. L’oscillation a duré 6 secondes environ. » 
De Menton, à 5 h. 30 soir: «Une nouvelle secousse de tremblement de terre a eu lieu aujourd’hui à 3 h. moins 10. La durée a été de 2 secondes environ, la secousse assez violente. La population, qui était presque rassurée, a été alarmée. Les appartements occupés depuis quelques jours sont de nouveau abandonnés. La panique reprend. Les abris manquent. Le maire a ordonné la construction de baraquements et a demandé 150 tentes à MM. Yvose et Cauvin de Marseille, et au gouvernement. » 
De Toulon, à 5 h. 40 soir; « Quelques légères secousses de tremblement de terre ont été ressenties à 3 heures moins 10 minutes, dans notre ville. Elles ont été presqu’insensibles, bien qu’elles aient été constatées par un grand nombre de personnes. La direction des trépidations paraissait être du Nord au Sud. » De Digne, à 6 heures soir : « Une secousse de tremblement de terre a été ressentie à 3 heures moins un quart, cette après-midi. Les vitres ont tremblé et les sonnettes tintaient. La secousse a duré 10 secondes ; c’est la plus forte depuis le 23 février. » De Cannes, à 7 heures 45 soir : « Quelques personnes ont ressenti une légère secousse de tremblement de terre aujourd’hui ; mais il faut se mettre en garde contre les exagérations, car ce mouvement a été pour ainsi dire insensible » 
Ajoutons que les oscillations ont été ressenties sur divers points de la France. A Dechy-Guesnain, près de Douai, elles ont duré deux secondes ; les murs de la chapelle sont lézardés ; mais la dépêche de notre correspondant ne signale aucun accident de personnes. — R. 


La même information est relayée dans une douzaine de journaux le même jour : le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, le Gil Blas, le Rappel, l’Intransigeant, le Phare de la Loire, la Lanterne, Le XIXè siècle, le Petit Provençal, le Constitutionnel, l’Écho Rochelais, l’Écho de Paris, le Petit Parisien

mardi 21 avril 2020

Le "diable dans le beffroi" de Guesnain, un article paru dans "le Journal de la ville de Saint-Quentin du 27 mars 1885


























DOUAI — Le Diable dans le beffroi, l’amusant et terrible conte d’Edgard Poë, vient d’avoir un plagiaire à Guesnain, village des environs de Douai. Mardi dernier, vers dix heures du soir, dit l'Indépendant, quelques habitants aperçurent dans le clocher une couleur rougeâtre. On crut au feu, en un instant les pompes d’arriver et les pompiers de s'élancer au secours de l’église. Mais quand on voulut attaquer l'incendie, il n'y en avait pas.
Stupeur !  
On alla chercher M. le curé, celui-ci examina l’entrée de l’église, les clés étaient sur la porte, il pensait alors que l’exorcisme était inutile et que maître bâton chasserait mieux le diable, si diable il y avait, que toute l’eau bénite de l’église. Les paroissiens allèrent s’armer de triques et de fourches.
Quand tout le monde fut sous les armes, on ouvrit les portes et l’on alla à l'ennemi.
Une voix lamentable s'éleva.
Arrêtez ! Arrêtez ! Ne frappez pas.
On ne frappa pas, mais on saisit un homme qui cherchait à s’enfuir.
C’était le clerc de la paroisse !
Il était monté dans le clocher pour satisfaire sa passion pour l’harmonium ; là-haut, près des étoiles, il s’imaginait sans doute faire partie du cœur des Séraphins !

Un article sur les mineurs du Nord et leurs dures conditions de travail à Guesnain, un article paru dans le journal "L'Intransigeant" du 21 décembre 1883. Extrait d'un discours de Basly










LES MINEURS DU NORD


Une importante réunion vient lieu à Denain, composée de délégués des syndicats de Vieux-Condé, Hergnies, Fresnes-le-Trieux, Fresnes-le-Midi, Onnaing, Anzin, Bruay, Vicoigne, La Sentinelle, Saint-Waast, Herrin, Haveluy, Wallers, Helesmes, Lourches, Abscon, Escaudain, Erre, Fenain, Somain, Aniche, Monchecourt, Pecquencourt, Dechy, Guesnain, Sin-le-Noble, Waziers, Dorignies, Denain, qui ne comprennent pas moins de 1,500 mineurs. 
La réunion a eu lieu à trois heures, salle de l'Hermitage ; 80 délégués étaient présents. 
Du remarquable discours du citoyen Basly nous citons le passage suivant :
Sous le prétexte que les machines qui font mouvoir les cages sont d'une force trop grande pour le peu de profondeur de la fosse (200 mètres), la Compagnie a exigé des mineurs qu'ils descendissent par les échelles, et quand ils se présentèrent samedi matin, à l’entrée des puits, on leur déclara qu'à l'avenir ils n’auraient à se servir que de ce moyen de descente. On sait combien ce système est pénible et dangereux ; de plus, l’eau dégouttant constamment des parois lorsque des ouvriers atteignent le niveau d'extraction, ils se trouvent mouillés jusqu'aux os. 
Les ouvriers n'acceptèrent point cette transformation et se retirèrent au nombre do 430.
Ce sont, on le voit, des vexations continuelles. Il y a quelques jours les mineurs de Bruay voulaient également se mettre eu grève par suite du renvoi de plusieurs de leurs camarades. C'est sur nos instances qu'ils ont bien voulu attendre.
A Dorignies le même fait s’est produit. La Compagnie a voulu imposer un travail épouvantable pendant la quinzaine Sainte-Barbe. 
Exténués, les mineurs refusaient de descendre dans la fosse et ce n’est-qu’à force de démarches qu'on a pu les convaincre que le syndicat pouvait seul s’occuper de, cette question d’une façon sérieuse. 
Cependant, conclut le délégué, ne précipitons rien, mettons en demeure les capitalistes de réintégrer nos camarades ; faisons pour cela appel aux pouvoirs publics, et si les proscriptions et les aggravations de travail dont nous sommes victimes ne cessent, alors nous aurons recours à la grève et ferons appel à la solidarité de nos frères de travail
Cette manière de procéder, a été acceptée par la réunion, qui n’a pas cessé d’être très calme.

Émile Basly, né le  à Valenciennes, et mort le  à Lens, à l'âge de 74 ans, est un syndicaliste et homme politique français. Une des grandes figures du syndicalisme dont il est l'animateur et le pilier pendant vingt ans dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, avec Arthur Lamendin, il fait ensuite une carrière politique à Lens, où son nom est indissociable de la ville, et passe à la postérité pour avoir inspiré à Émile Zola le personnage d'Étienne Lantier dans Germinal.

lundi 20 avril 2020

La foudre s'abat sur Guesnain, un article du "Guetteur de Saint-Quentin du 10 juin 1883, Louis Herbert tué par la foudre














Les orages de lundi et de mardi. 


L’orage de lundi dernier qui ne nous a apporté aucune goutte du pluie, n'était, dit la Gazette de Cambrai, que le prélude du celui qui devait éclater le lendemain sur notre région et presque à la même heure. De quatre heures à sept heures du soir le tonnerre n’a cessé de gronder d’une manière effrayante. A six heures, la pluie tombait par torrents, les éclairs sillonnaient les nues et la foudre causait quelques dégâts dans les alentours. Au magasin aux fourrages de la porte Cantimpré on l’a vue s’abattre d’abord dans le jardin, ensuite dans la cour de l’établissement. Elle n’a pas pénétré dans les bâtiments et s’est contenté d’endommager un poirier et une charmille. 
A Morenchies, vers six heures du soir, la foudre a pénétré par la cheminée dans la maison de Mlle Agnès Hardi qui, ne voulant pas demeurer seule pendant l’orage, était allée demander asile chez une de ses voisines. Une horloge était appendue à la muraille près d’un lit. La foudre, sans toucher à l’alcove à brisé l’horloge, l’a mise en pièces et en a éparpillé les morceaux : puis a dégradé un des murs de la chambre. 
Au Cateau, un poulain en pâture au premier pont, et appartenant à M Dehaussy, cultivateur, a été tué par la foudre. 
Blécourt a été l’un des villages les plus éprouvés par l’ouragan ; dans les chemins creux, l’eau se précipitait par flots pressés comme les vagues d’une mer en furie, entraînant tout sur son passage, moissons, bétail, instruments aratoires , les habitants ne savaient où se réfugier. Sur plusieurs points de la ligne du chemin de fer, les terrains de remblai ont été entraînés par portions sous la force du courant. Ajoutons enfin qu’une grange et deux maisons ont été incendiées à Saint-Python, et qu’une grange a été également détruite à Romeries par le feu du ciel. 
Nous rendons compte plus loin de ces derniers accidents. Jusqu’à présent nous n’avons pas entendu dire qu’il y ait eu accident de personnes. D’autres contrées voisines n’ont pas été aussi épargnées. 
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Aux environs de Douai , l’orage de lundi a eu de graves conséquences. A Guesnain, le nommé Louis Herbert, âgé de11 ans, qui s’était réfugié sous un moulin avec trois de ses camarades, a été tué par la foudre. Ceux qui étaient auprès de lui ont reçu de fortes brûlures. Détail curieux : un de ces derniers a été déshabillé des pieds à la tête par le fluide électrique. La vie des trois blessés n'est pas en danger.
A Erchin, le nommé Devred, cultivateur, revenait des champs avec sa femme lorsqu'il fut également tué par la foudre. Sa femme a été renversée mais elle en sera quitte pour la peur.
A Fenain, le tonnerre est tombé sur un moulin à vent situé sur les hauteurs de cette commune et y a causé de graves dégâts.
A Vitry, on nous assure que la foudre a incendié le maison de m. Legentil. L'Ami du Peuple donne cette nouvelle sous toute réserve.

A Lambres, le fluide est également tombé sur un arbre bordant la propriété de M. Po chez, projetant les branches à une grande distance. Un peu plus bas, au Château do paille, un autre coup a fendu en deux un énorme noyer. 
A Dorignies, des cheminées ont été renversées, des arbres du polygone ont été déracinés, etc., etc. Bref, les pertes paraissent devoir être énormes,

Un terrible accident à la fosse Saint-René, d'après un article paru dans le Journal de la ville de Saint-Quentin paru le 17 septembre 1882














Un terrible accident, qui aurait pu faire de nombreuses victimes, s’est produit avant-hier à la fosse Saint-René, des mines d'Aniche, à Guesnain. Le mécanicien procédait à la descente de la cage contenant cinq ouvriers mineurs qui descendaient à leur travail du fond, lorsque tout à coup, pris d’un étourdissement, il lâcha les fers de la machine et tomba à la renverse. La cage, livrée a elle-même, descendit bientôt avec une rapidité vertigineuse, et les cinq ouvriers qui s’y trouvaient enfermés se crurent un instant perdus. Heureusement la vitesse se ralentit un peu au moment où la cage allait toucher le fond et le choc, bien que formidable, fut amorti. C’est grâce à cet incident que les cinq ouvriers n’ont pas été tués sur le coup ; néanmoins tous les cinq sont blessés très grièvement.

Triste fin pour un cultivateur de Guesnain en 1882











M. Alphonse Boulanger, cultivateur à Guesnain (Nord), possédait, il y a quelque temps, deux chevaux morveux ;  MM. Follet et Garet, vétérinaires, en avaient prescrit l’abattage Immédiat. Le propriétaire refusa d'obtempérer à cette injonction, et le 24 décembre dernier, il adressa une demande de sursis d’abattage L'exécution de l’arrêté préfectoral fut donc retardée. Quelques jours après, M. Boulanger contracta le germe de la maladie terrible dont étaient atteinte ses chevaux.

Suite de la grève des mineurs, les ouvriers de la fosse Saint-René ont refusé de descendre, un article paru dans "le Français, du 28 juillet 1878














Les grèves. 

Bien qu’en somme la situation dans le Nord ne paraisse pas s’être améliorée, les journaux de la gauche prétendent qu’il y a une tendance à la reprise du travail. En ce qui touche le bassin du département du Nord, l'Impartial de Valenciennes résume ainsi la situation : 
A Denain, les ouvriers n’ont pas cessé jusqu’à présent de montrer le même calme. 
A Haveluy, sur 441 ouvriers, 308 environ sont descendus hier matin dans les fosses. Chose bonne à remarquer, c'est que tous les ouvriers mineurs domiciliés à Haveluy même se sont remis au travail ; ceux qui s’abstiennent encore sont des ouvriers étrangers à la commune. 
Dans les différentes fosses d’Anzin, un certain nombre de mineurs sont descendus. A Anzin, il y en avait samedi matin 40 environ , à la Réussite 86 , à Saint Louis 50. A Rœulx, à Abscon, à Saint-Marc, aux fosses d’Aniche appelées la Renaissance, l’Archevêque et Sainte-Marie, les deux tiers environ sont descendus. 
A Vieux-Condé seul, les mineurs persistent toujours dans leur refus de travailler. Samedi, ils ont eu avec le directeur général, M. de Marsilly, une entrevue qui ne parait avoir amené aucun résultat. 

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Pour la région d’Aniche, l'Emancipateur, de Cambrai, nous donne les renseignements suivants : 
La grève de la Compagnie d’Aniche semble rester stationnaire ; les mesures de rigueur prises par l’autorité militaire ont eu pour effet d’épouvanter les grévistes et de les empêcher de renouveler leurs tentatives sur des fosses encore en activité. 
Les ouvriers de la fosse Saint-René, à Guesnain, ont refusé de descendre ; une trentaine seulement ont repris leur travail ; l’autorité militaire faisait escorter par deux soldats chaque ouvrier qui désirait descendre dans la fosse ; mais la crainte de représailles de la part de leurs compagnons était si forte que peu de ces malheureux ont osé profiter de cette protection. On est parvenu à protéger efficacement les fosses d’Aniche ; les ouvriers de cette commune ne paraissent d’ailleurs nullement disposés à se mettre en grève. En résumé, il n’y a dans la Compagnie d'Aniche que trois fosses en grève, celles de Dechy, Guesnain et Notre-Dame, situées près de Douai, et encore dans ces deux dernières la grève n’est que partielle.

dimanche 19 avril 2020

Les grèves de mineurs dans le Nord (suite) un article paru dans le Siècle du 28 juillet 1878 où Guesnain et Dechy tiennent la vedette, des poursuites judiciaires pour mendicité sont évoquées















LES GRÈVES 
NOUS LISONS DANS L'ECHO DU NORD : 


JUSQU'À CE JOUR 81 GRÉVISTES ONT ÉTÉ ARRÊTÉS 1117 NON-LIEU ONT ÉTÉ PRONONCÉS ; 20 ONT ÉTÉ CONDAMNÉS LE 18 JUILLET ; 44 PRÉVENUS COMPARAÎTRONT PROCHAINEMENT DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE VALENCIENNES. 
PARMI CES DERNIERS, SE TROUVENT TROIS DES PRINCIPAUX MENEURS : ILDELPHONSE GORNIL ET LES FRÈRES GOSSELIN. 
EN RAISON DU NOMBRE DES PRÉVENUS, DEUX JUGES ONT REÇU DES DÉLÉGATIONS DE M. LE PRÉSIDENT DU TRIBUNAL POUR HÂTER LES INTERROGATOIRES. LES SAGES MESURES PRISES PAR L'AUTORI TÉ MILITAIRE ONT PRODUIT LES PLUS HEUREUX RÉSULTATS, RELATIVEMENT À LA GRÈVE QUI S'EST DÉCLARÉE MARDI DANS LA CONCESSION DE LA COMPAGNIE D'ANICHE. 
APRÈS LEUR RÉUNION DE MARDI, LES MEMBRES DU CONSEIL DE RÉGIE, MM. LE GÉNÉRAL DE CHABAUD-LATOUR, LE DUC D'AUDI FFRET-PASQUIER, GORNÉLIS DE WITT, ARTHUR DE GHABAU-LATOUR FILS, CASIMIR-PERIER, SABATIER, SE SONT RENDUS, INDIVIDUELLEMENT, CHEZ LE SOUS-PRÉFET DE VALENCIENNES, M CASTELAIN, ET LUI ONT EXPRIMÉ LEUR RECONNAISSANCE POUR L'ACTIVITÉ QU'IL N'A CESSÉ DE DÉPLOYER DÈS LE DÉBUT DE LA GRÈVE, ET L'INTELLIGENTE ORGANISATION DES PREMIÈRES MESURES RÉPRESSIVES, GRÂCE AUXQUELLES LES GRÉVISTES ONT ÉTÉ TENUS EN RESPECT, ET LES CHARBONNAGES VOISINS PRÉSERVÉS. 
 LES MINEURS TURBULENTS QUI ONT PROVOQUÉ LA GRÈVE À DECHY ET QUI AURAIENT EMPÊCHÉ ÉGALEMENT LES OUVRIÈRS DE DESCENDRE À GUESNAIN, ONT ÉTÉ RÉDUITS À L'IMPUISSANCE PAR LA PRÉSENCE DES TROUPES ET PAR LES MESURES DE L'ADMINISTRATION ET DU PARQUET. LE BATAILLON DU 33È DE LIGNE QUI TIENT GARNISON À DOUAI, A ENTOURÉ DECHY. UN DÉTACHEMENT DE DRAGONS EN OCCUPE LE CENTRE. DES POSTES MILITAIRES ONT ÉTÉ ÉTABLIS À GUESNAIN, MASNY ET SIN. LES OUVRIERS COUPABLES DE VIOLENCES ET D'ENTRAVES PAR MENACES À LA LIBERTÉ, DE LEURS COMPAGNONS ONT ÉTÉ ARRÊTÉS. DÈS LORS, LA CRAINTE A DISPARU CHEZ LES NOMBREUX MINEURS DISPOSÉS À DESCENDRE DANS LES FOSSES. LES DÉPÊCHES DE MERCREDI ANNONÇAIENT UNE AMÉLIO RATION TRÈS-SENSIBLE; JEUDI LE TRAVAIL ÉTAIT EN ACTIVITÉ PARTOUT, MÊME À DECBY, OÙ 118 OUVRIERS SE SONT PRÉSENTÉS LE MATIN. A GUESNAIN ET À WAZIERS, IL NE MANQUE GUÈRE QUE 25 À 35 OUVRIERS SUR LE CHIFFRE TOTAL. LE CALME EST COMPLET PARTOUT. 
  UNE DOUZAINE D'ARRESTATIONS SEULEMENT ONT ÉTÉ MAINTENUES. 
P. S. NOS DERNIÈRES DÉPÊCHES ANNONCENT QUE LA SITUATION S'EST SENSIBLEMENT AMÉLIORÉE. 
  LE TRAVAIL A REPRIS À DECHY. LES AUTRES FOSSES DE LA CONCESSION D'ANICHE SONT DANS LEUR ÉTAT NORMAL, À L'EXCEPTION DE CELLE DE GAYANT, OÙ LA PLUPART DES MINEURS ONT REFUSÉ DE DESCENDRE VENDREDI MATIN. PLUSIEURS GRÉVISTES ONT ÉTÉ ARRÊTÉS POUR AVOIR MENACÉ LEURS CAMARADES QUI VOULAIENT CONTINUER LE TRAVAIL. 
93 OUVRIERS SONT DESCENDUS VENDREDI À CASIMIR-PERIER, 195 À RŒULX, 70 À SAINT-MARC, 350 À SAINT-WAAST, 160 À SAINT-LOUIS, 80 À HÉRIN, 320 À ESCAUDAIN ; HAVELUY EST AU COMPLET. 
UNE PATROUILLE A ARRÊTÉ, CETTE NUIT, À ESCAUDAIN SEPT GRÉVISTES. 
   A VIEUX-CONDÉ, DES DÉLÉGUÉS ONT EU UN ENTRETIEN AVEC M. DE MARCILLY. ON ESPÈRE QUE LE TRAVAIL REPRENDRA BIENTÔT. 
  LE 43° DE LIGNE EST RENTRÉ JEUDI À LILLE. TOUT EST CALME À LENS. 
  LE TRIBUNAL DE DOUAI, DANS SON AUDIENCE DU 24 COURANT, A JUGÉ ENCORE DIVERSES AFFAIRES RELATIVES À LA GRÈVE DE DORIGNIES : LES NOMMÉES PRUDENT ET PAUX, FEMMES DE MINEURS, CONDAMNÉES SAMEDI DERNIER PAR LE TRIBUNAL DE DOUAI, ÉTAIENT ACCUSÉES DE VIOLENCES ET DE VOIES DE FAIT SUR LE SIEUR BÉDARD, TÉMOIN À CHARGE CONTRE LEURS MARIS. 
  LE TRIBUNAL A CONDAMNÉ À SIX JOURS DE PRI SON LA FEMME PRUDENT ET À TROIS JOURS LA FEMME PAUX
  M. LE PROCUREUR DE LA GORCE APPELLE A MINIMA  DE CE JUGEMENT. 
  LE TRIBUNAL A JUGÉ UNE DEUXIÈME AFFAIRE DE GRÉVISTES. JULES GÉRARD, MINEUR, À SOMAIN, ÉTAIT ACCUSÉ D'ENTRAVES À LA LIBERTÉ DU TRAVAIL. ON L'A CONDAMNÉ À DEUX MOIS DE PRISON.

  L'AGENCE HAVAS NOUS COMMUNIQUE LES DÉPÊCHES SUIVANTES : 

VALENCIENNES, 26 JUILLET, SOIR. 

LES CRAINTES QU'ON PARAISSAIT ÉPROUVER AU SUJET DE DENAIN N'ONT PAS ÉTÉ JUSTIFIÉES, TOUTEFOIS ELLES N'ONT PAS ENCORE DISPARU COMPLÈTEMENT. A ANZIN, LA SITUATION S'EST AMÉLIORÉE ; À HAVELUY, tous les ouvriers ont travaillé aujourd'hui. A Saint-Louis sont descendus 370 mineurs ; à Bleuze-Borne, 60; à Chabaud-Latour, 42, à Lavaresse. 40; à Saint-Léonard, 18; à Amaury, 2; à Bonnepart, 4; dans les fosses de la division d'Abscon, 458 sur 2,500. 
  A Dechy, la travail a repris complètement. Dans toutes les autres fosses dépendant de la compagnie d'Aniche, le travail s'est continué de la manière la plus régulière, sauf à la fosse de Gayant où une partie des ouvriers se sont mis en grève aujourd'hui. Cent mineurs seulement sur 215 sont descendus dans cette fosse qui fait partie de la division de Douai. A Berincourt, qui appartient à la même division, quelques ouvriers ont également cessé leur travail ; 13 sur 35 sont descendus aujourd'hui. 
  Des mesures militaires ont été prises immédiatement pour empêcher l'agitation, qui a seulement éclaté dans ces deux fosses, de gagner du terrain. 
  Peu d'incidents à noter. Ce matin, un groupe d'environ 200 grévistes, armés de bâtons, s'est présenté à l'entrée de la fosse Saint-Louis pour empêcher les mineurs de descendre. Pendant ce temps, une autre bande faisait la même chose à Bleuze-Borne. 
  La troupe a dispersé ces bandes et arrêté 23 individus qui ont été relâchés quelques instants après. 

Douai, 27 juillet. 


Situation excellente dans l'arrondissement de Douai. Toutes les fosses de la compagnie d'Aniche travaillent dans les conditions normales. A Gayant, il ne manque plus que 30 ouvriers ; les deux tentatives de grève de Dechy et Gayant ont été réprimées aussitôt ; on espère qu'elles ne se renouvelleront pas. On a de bonnes nouvelles du groupe d'Abscon de la compagnie d'Anzin : cinq cents à six cents ouvriers sont descendus ce matin dans les fosses comprenant ce groupe ; c'est le tiers de l'effectif normal. 

Douai, 26 juillet, soir. 


Le tribunal a jugé aujourd'hui un certain nombre de grévistes peur mendicité ou pour avoir voulu empêcher le travail à Guesnain. Un de ces derniers a été condamné a huit mois de prison et deux ans de surveillance. On assure que l'autorité judiciaire aurait mis la main sur un ou deux des principaux instigateurs de la grève. 

Somain, 27 juillet. 

La nuit a été calme; les ouvriers de la compagnie d'Aniche sont descendus sans hésitation aux fosses de Sainte-Marie, l'Archevêque et de la Renaissance. Il y a, aux fosses de la compagnie d'Anzin, près Somain 126 ouvriers descendus à la fosse Casimir Perier, 181 à Rœulx, 232 à Saint-Marc. La situation continue à s'améliorer.