Guesnain

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mercredi 21 octobre 2020

Aux Mines d'Aniche, Les Syndicats et la Compagnie minière , Entrave à la liberté syndicale à Guesnain 1902_07_15_Le_R_veil_du_Nord

 


Aux Mines d’Aniche 

Les Syndicats et la Compagnie minière 

Au nom de la liberté syndicale et au nom des ouvriers que j'ai l’honneur de représenter, nous venons protester contre les chefs de cette compagnie qui veulent entraver la liberté syndicale en congédiant ses militants ou ceux qui prêtent ou qui louent leurs salles de conférences. 
Nous protestons de même au sujet de la loi des accidents que la Compagnie d'Aniche interprète mal en mettant les ouvriers en congé sans même avoir à leur payer le demi-salaire qui leur est dû. La semaine dernière, le citoyen Goniaux, président du Syndicat, se rendit à Guesnain pour y faire une réunion syndicale. Comme on n’y trouvait pas de salle, un honnête ouvrier voulut bien mettre son jeu de billon fermé et couvert à la disposition des mineurs. La compagnie d’Aniche, pour ce fait, a prévenu l'ouvrier de ses 15 jours. A la dernière heure, nous apprenons qu’un porion aurait prévenu l’ouvrier qu’il pouvait reprendre son travail. Après trente-deux ans de République, des patrons osent encore violer la dignité, la liberté de leurs ouvriers ! 
Cependant la Compagnie d'Aniche sait bien qu'elle n'a à se plaindre d’aucun membre du Syndicat. Elle devrait au moins avoir plus d’humanité envers ses ouvriers et leur permettre de manger du pain en travaillant. Si elle ignore que les temps de l’esclavage sont passés, il se trouvera bien un député à la Chambre qui saura le lui rappeler et demander au Gouvernement de faire respecter les lois par les potentats capitalistes. 
A. MOCHE.



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