Guesnain

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vendredi 11 décembre 2020

Une femme de Guesnain retrouve son fils enlevé pendant la guerre

 


Une femme retrouve son fils
qui lui avait été enlevé
pendant la guerre

Lille, 16 septembre (dép. Petit Paris.)Le 5 mai 1916, le service des réfugiés demandait à la Société dauphinoise de sauvetage de l'enfance de Grenoble de prendre en garde un enfant de deux ans, Lucien Liévin, qui se trouvait chez une dame Caby, à Tullins. Dès qu'elle eut pris en garde l'enfant, la Société dauphinoise s'occupa de rechercher les parents et l'état civil de l'enfant. Mais toutes les démarches furent vaines. La dame Caby, née Marie Lesage. réfugiée déclara que l'enfant lui avait été confié en 1915 à Sallaumines par un commandant de l'armée allemande qui lui indiqua que la mère était hospitalisée à Lens ou à Douai et qu'elle se nommalt Alice Coquerel.Dernièrement le préfet du Pas-de-Calais avait prescrit une enquête approfondie sur les registres de l'état civil du Nord et du Pas-de-Calais, mais on ne trouva aucune trace de l'enfant. Or ce pupille, qui est actuellement âgé de dix-huit ans. vient de retrouver sa mère. Celle-ci, Mme Alice Coquerel, ha-bite 69, rue d'Iéna, à Lille, où son père,M. Henri Coquerel, exploite un petit café. Elle nous a raconté comment il y seize ans son fls, le jeune LucienLiévin, disparut.
En 1916 habitais Guesnain, nous a-t-elle dit, et je résolus de fuir devant l'ennemi avec mon petit garçon.. Je croyais que j'allais réussir, mais au pontde Douai je fus arrêtée par une pa-trouille de uhlans qui refusa de me laisser aller plus loin. Comme je vou-Iais passer outre. les soldats nous ont menacés, mon fils et mol, de leur lance, et J'ai été forcée de rebrousser chemin, escortée par les uhlans. Ils m'ont me-née alors à l'hôpital de Douai. J'y suis restée quinze jours, Je travaillais à la cuisine, j'avais mon petit toujours avec moi. Je me croyais tranquille.
Hélas ! un jour un médecin-major allemand me signifIa d'avoir à quitter immédiatement l'hôpital pour être rapatriée en France par la Suisse. On m'interdit d'emmener mon enfant et j'eus juste le temps de le confier à uneautre femme en lui disant : II s'ap-pelle Lucien Liévin.
J'étais comme une bête enragée. Je réclamais mon petit à tout le monde.Je pleurais tellement qu'un offcier allemand, qui dirigeait le convoi, parut avoir pitié de ma détresse. Il vint vers moi et me donna l'assurance que sous peu l'enfant me serait rendu. Hélas ! tout cela n'était que mensonges.
Mme Coquerel nous dit ensuite ses recherches restées sans résultat et sa joie immense d'avoir retrouvé son fils.






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