ÉMILE CAUDRELIER ÉTAIT BIEN DANS LA LISTE DES ENGAGÉS SOUS LE NUMÉRO 132 AU PARIS ROUBAIX DE 1913 COMME ON PEUT LE VOIR DANS L'AGRANDISSEMENT DE LA PAGE CI-DESSOUS
PARIS-ROUBAIX
Paris-Roubaix ! Ces deux mots sonnent dans notre région comme une joyeuse fanfare à l'annonce de chaque printemps et marquent le retour des passionnantes émotions sportives de la saison cycliste. Que de souvenirs n'évoquent-ils pas ! Que de luttes, que d'efforts, que de gloire ne rappellent-ils pas à la mémoire de tous les sportsmen ! Et chaque année, à l'approche de Pâques là perspective des impressions si diverses que procurent les multiples péripéties de la grande course nous étreint tous. Paris-Roubaix est maintenant, on peut l'affirmer, inhérente aux habitudes, aux moeurs des populations du Nord, de la France, l’imposante manifestation a le don de passionner les sportsmen et d'intéresser même les profanes. Dans quelques heures tous revivront, les mêmes émotions que chaque année ; Le départ si pittoresque avec ses milliers de spectateurs, les uns acharnés et curieux, les autres flegmatiques. Les parents, amis des concurrents leur font les dernières recommandations. Les opérations du contrôle sont terminées, les coureurs se rangent à l'appel de leur numéro, jetant un dernier coup d’oeil sur leur frêle machine qui les conduira peut-être à la victoire. Voici l'habituel » Attention, Messieurs » du starter, le coup de revolver et l'envolée de tous ces courageux avides d'acclamations et de gloire. Sur la roule, dans les campagnes comme dans les villes, c'est la même foule nombreuse et sympathique qui se presse et acclame ses favoris. Plus l'on approche de l'arrivée et plus l’enthousiasme s’accentue pour atteindre son paroxysme au vélodrome. Là, 15.000 spectateurs venus tôt pour s’assurer une bonne place, discutent, commentent les passages aux contrôles dont le télégraphe a transmis les nouvelles. Chacun suppute les chances de son favori et cela fait paraître moins longue celle attente fiévreuse de la foule, qui, tout, à l'heure, acclamera le glorieux routier dont le nom s'inscrira à la suite de ceux déjà célèbres de ses prédécesseurs. Enfin, voici l'arrivée et les applaudissements toujours renouvelés du public en délire. Tours d’honneur, bouquets, félicitations et le rideau tombe sur cette belle journée : la saison cycliste est ouverte.
J. I.
ON LIRA CI-APRÈS LA RÉTROSPECTIVE DU PARIS ROUBAIX DEPUIS SES ORIGINES EN 1893 JUSQU'EN 1913 PARUE DANS "LA VIE SPORTIVE DU 22 MARS 1913 (EN PAGE 3)
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Paris-Roubaix rétrospectif
Il faut remonter à 1893 pour retrouver l'origine de Paris-Roubaix. Une Société roubaisienne, le « Sport Vélocipédique Roubaisien » eut l'idée de l'organiser. Mais ses démarches de 1895 et 1891 n'aboutiront pas. En 1896) les sportsmen bien connus, MM. Vienne et Pérez qui venaient de faire
construire la piste de Barbieux réussiront à mettre l'épreuve sur pied avec notre défunt confrère «le Vélo». Depuis, les différents administrateurs de la piste roubaisienne reprirent chaque année l’initiative. Depuis 1901, c'est notre confrère l’Auto qui en assure l'organisation matérielle. Avec sa
distance réduite, son parcours peu accidenté, elle constitue l'épreuve type d'ouverture de saison. De fondation, elle se court le jour de Pâques. Il y eut même la seconde année un incident assez curieux. Une série avait été réservée aux amateurs de la région du Nord. Le départ étant donné à 5 heures et pour qu'ils ne fussent pas obligés de se priver de messe ce jour pascal, un vicaire de Neuilly consentit à dire exceptionnellement une messe à 4 heures dans la chapelle privée du duc d’Orléans sur la roule de la Révolte.
L’entraînement se fit d'abord en 1896 et 1897 par machines multiples et bicyclettes. En 1898, 1899, 1900, l’entraînement automobile fut admis. Puis en 1901, les bicyclettes furent seules acceptées. A partir de 1908, on ne toléra les entraîneurs que jusque Beauvais et depuis 1910, ils sont totalement supprimés. Celle année, l'épreuve a lieu sur machines poinçonnées.
1896
Le succès sourit tout de suite à l'idée des organisateurs puisque 100 concurrents s'inscrivent et 54 d'entre eux s'alignent sous les ordres du Starter à la Porte Maillot.
Parmi les parlants, il convient de citer Henri Desgranges, aujourd'hui, directeur-rédacteur en chef de l'Auto, organisateur de l’épreuve. Jusque Amiens, Linton tient la tête. À Doullens. l'allemand Fischer prend le commandement suivi de Garin. Linton faiblit peu à peu. À Seclin, Meyer, bien revenu, passe Garin et l'arrivée se fait dans l'ordre Fischer, Moyer, Maurice Garin.
1897
Amateurs et professionnels se sont inscrits au nombre de 97. 58 d'entre eux prennent le départ à la Porte Maillot. Parmi eux, nos régionaux Charlier, Garin, Théo, Callens, Télés, etc.
À Amiens, Cordang mène le train à Frédérick, Rivière et Garin. À Doullens, Cordang et Frédérick ont pris 25 minutes d'avance à Garin. Mais sur les pavés, ce dernier comble son retard et débouche premier sur la piste au milieu des acclamations enthousiastes de ses concitoyens. Cordang le suit à un tour de piste et Frédérick est troisième. Trousselier se classe premier des amateurs.
1898
Le contrôle de départ est transporté à Chatou : 80 partants dont 32 cyclistes et 57 motocyclistes s'élancent au signal du Starter. Garin renouvelle son exploit de 1897. A Seclin, il passe avec Stéphane et parvient à s'assurer 29 minutes d'avance à l'arrivée. Wattelier se classe troisième,
1899
52 partants seulement à Chatou. Les favoris Fischer, Garin, Bouhours se voient handicapés par des accidents de voiture et abandonnent. Les régionaux Bor et Ambroise Garin prennent les places d'honneur :
1er Champion : 2è Bor , 3è Ambroise Garin.
1900
Le départ est à nouveau transporté à Saint-Germain. 48 concurrents prennent le départ. Parmi eux, 19 professionnels et 29 motocyclistes. Bouhours enlève l'épreuve établissant le record de la course, record encore imbattu aujourd'hui. Les régionaux Garin, Lepoutre, Istweire se classent en excellent rang :
1er Bouhours en 7 h. 10' ; 2è J. Fischer ; 3è Garin ; 4è Lepoutre ; 5è Istweire
1901
30 professionnels et 21 amateurs s'alignent à la Porte Maillot. Lesna prend la tête et mène toute la course . Il arrive premier au Vélodrome. L'amateur Chaperon prend la seconde place. Ambroise Garin se classe troisième,
1902
Le départ se donne désormais à Chatou et y sera donné à chacune des épreuves suivantes. 55 concurrents se disputent la palme. Lesna livre un duel terrible à Wattelier et triomphe de peu.
1905
Même nombre de parlants qu'en 1902. Une lutte émouvante se livre entre Aucouturier, Chapperon, Trousselier, Wattelier. À deux kilomètres de l'arrivée, ils sont encore roue dans roue. Ils arrivent, sur la piste avec des intervalles très réduits. Aucouturier triomphe battant de peu Chapperon et Trousselier.
1904
64 partants. Le plus jeune des Garin, César, se révèle celle année par sa belle course. À Arras, il a deux minutes de retard sur Aucouturier qui passe premier. À Ascq, César a comblé son retard et c'est ensemble que les deux valeureux champions, se présentent à Barbieux à 1 h 1/2 de l'après-midi. Le vélodrome est encore fermé et, faute de public, les vainqueurs sont privés des acclamations enthousiastes qui récompensent les efforts. Aucouturier bat Garin à l'emballage. On juge de la déconvenue des spectateurs qui n'arrivent qu'une heure après.
1905
Trousselier, dans, une forme splendide, sème les 102 concurrents sur le parcours et arrive seul à Roubaix. Il établit le meilleur temps de l’épreuve derrière entraîneurs à bicyclettes. Pottier et Cornet prennent respectivement les 2è et 3è place. ;
1906
50 concurrents luttent sur la route par un terrible vent debout. Cornet et Marcel Cadolle parviennent à lâcher le lot, suivis à quelques minutes par Trousselier, Pottier Aucouturier, César Garin: Cornet inscrit son nom sur le palmarès glorieux de l'épreuve.
1907
Cette année marque la révélation du populaire belge Vanhouvaert. Complètement inconnu, le brave Cyr n'avait pu convaincre aucune maison de sa valeur. Aussi c'est sans soins et presque sans entraîneurs qu'il fait toute la course qu'il faillit gagner sans une malencontreuse chute à Arras.
1er Passerieu ; 2° Vanhouwaert ; 3è Trousselier.
1908
90 partants. Les routes couvertes de neige sont dures aux malheureux concurrents.
Les entraîneurs ne sont admis que jusque Beauvais. À Arras, peloton des favoris, Petit-Breton, Passerieu, Georget, Pottier,Trousselier, Aucouturier, Vanhouwaert, Garrigou, Faber. Ce dernier profite d'un moment d’inattention du groupe pour filer. À Douai, il a trois minutes d'avance. Vanhouwaert lui donne la chasse en compagnie de Garrigou. A 100 mètres du vélodrome, Faber, toujours en tête, fait une chute qui lui coûte la course.
1er Vanhouwaert ; 2° Lorgeon : 3è Faber.
1909
Cette année marque la première grande victoire de notre champion national Lapize, passé professionnel depuis peu. A Beauvais,. un peloton composé de Pottier, Cornet, Vanhouwaert, Lapize mène la course. À 10 km de l'arrivée, Vanhouwaert crève. Trousselier qui l'a rejoint, se voit battu de 10 cm à l'emballage par Lapize.
1er Lapize ; 2e Trousselier ; 5° Masselis.
1910
La course se fait pour la première fois sans entraîneurs. Aussi le peloton de tête se compose-t-il encore de 50 coureurs à Amiens et est réduit à 5 à l'arrivée.1er Lapize ; 2è Vanhouwaert ; 3è Christophe.
1911
178 engagés. A Arras, les hommes de tête se comptent encore 10. Lapize, Vanhouwaert et Charpiot lâchent le lot, puis sur une crevaison de Vanhouwaert à Ascq, Lapize se sauve et gagne.1er Lapize ; 2è Charpiot ; 3è Vanhouwaert.
1912
Tous ont encore à la mémoire les émotions de la bataille que se livrèrent l'an dernier nos meilleurs Champions. 120 au départ, ils se présentent 43 en tête à Amiens, 21 A Arras. Notre champion régional Crupelandt arrive au vélodrome accompagné de Garrigou. Ils n'ont pas encore terminé leur premier tour de piste que Léturgie et Lapize arrivent à leur tour suivis à 100 m. de Defraye. Une peloton se forme que Lapize emmène à un train d'enfer durant les cinq derniers tours. Crupelandt à l’emballage se débarrasse de Garrigou, tandis que Léturgie se classe troisième.Jean ISORE.
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