Guesnain

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dimanche 1 mars 2020

Feu à la fosse Saint-René, à Guesnain, dans l'Humanité du 25 février 1949








A GUESNAIN (NORD)

LE FEU S’ÉTANT DÉCLARÉ AU PUITS SAINT-RENÉ
LA DIRECTION ORDONNE DE REMONTER LES CHEVAUX ET FAIT DESCENDRE LES, MINEURS. 12 OUVRIERS INTOXIQUÉS PAR LES GAZ
GUESNAIN, 24 FÉVRIER (PAR TÉLÉPHONE.. CORRESPONDANT « HUMANITÉ »). —
« Y A L’FEU DIN L’FOSSE

Telle, une traînée de poudre la nouvelle s’est répandue dans les corons de Guesnain (Nord). Et une foule qui va grossissant de minute en minute stationne bientôt, anxieuse, devant les grilles du puits
Au fond, au quartier 214, urne vieille voie brûlait. On avait érigé un mur d’argile pour limiter l’incendie, mais des dégagements d’oxyde de carbone s’étant produits, douze ouvriers avaient été intoxiqués.
Le feu s’était déclaré la veille. Et bien que des ouvriers eussent déjà été à demi asphyxiés, la descente du soir avait eu lieu.
Les ouvriers du poste du soir durent remonter à 4 heures du matin par une autre voie, la botte étant emplie de fumée et de gaz.
Les ouvriers du poste du matin manifestèrent leur volonté de ne pas descendre.
Les ouvriers du poste du soir durent remonter à 4 heures du matin par une autre voie, la botte étant emplie de fumée et de gaz.
Les ouvriers du poste du matin manifestèrent leur volonté de ne pas descendre.
Malgré cela, l’ingénieur en chef Debard et l’ingénieur du puits Rieux donnèrent l’ordre de descendre. C’était exposer les mineurs à la mort en raison de la présence de quantités importantes de poussières dans cette fosse.
Mais une centaine d’ouvriers refusèrent absolument de « dévaler ».
Aux étages 214 et 215 des mineurs furent intoxiqués dès leur arrivée tant le dégagement d’oxyde de carbone était grand.
Parmi les plus gravement atteints. citons Arthur Vider, Achille Lefèvre, Pierre Defauquet et un agent de maîtrise Antogeski.
Le fait que ces ingénieurs aient ordonné de faire remonter les chevaux cependant qu’ils obligeaient les hommes à descendre illustre la mépris dont les valets de Lacoste font montre envers la vie des mineurs.

La direction refuse de laisser remonter les mineurs
Il est 10 h. 30. Les ouvriers du poste du matin sont à l’accrochage et ils manifestent leur volonté de remonter. Le directeur, M Signart s’y refuse, comme il refuse de laisser pénétrer sur le carreau René Six. secrétaire de la Fédération régionale der mineurs, le secrétaire du syndicat et des journalistes, dont l’envoyé spécial de Liberté se vit arracher son appareil photographique par un membre da la direction des Houillères.
Au jour, la foule s’indignait. « Faites remonter les ouvriers ! » criaient les femmes en pleurs.
L’indignation étant parvenue à son paroxysme, la foule força les grilles et pénétra sur ie carreau de la mine exigeant la remonte
Sous la pression des travailleurs et de leurs femmes, la remonte fut enfin ordonnée.
Les travaux ont été arrêtés dans toute la fosse. Notons que le délégué à la sécurité et son suppléant sont en prison. Et le délégué d’une autre fosse déjà surchargé, ne peut visiter ie puits qu’irrégulièrement.
La direction devait, d’autre part, refuser de faire avertir ce délégué comme les mineurs le demandaient.
A 16 heures une réunion a eu lieu à Guesnain, au cours de laquelle les mineurs ont exprimé leur indignation contre des méthodes qui exposent leur vie de façon aussi cynique. Ils ont exigé avec force que soient libérés leurs délégués titulaires et suppléants, afin qu’ils puissent assumer leurs fonctions





Deux jours plus tard, le journal "Ce Soir" revient sur l'événement :

Voici l'article extrait de la page :

Au puits St-René, à Guesnain

LES BARRAGES ONT CÉDÉ DEVANT LE FEU


GUESNAIN, 26 février (par tél. — L’incendie du puits Saint-René, à Guesnain, qui s’est déclaré Jeudi à 3 heures du matin, s’intensifie. Les premiers barrages construits pour l’étouffer ont cédé. Des équipes de mineurs s’emploient activement à le circonscrire. L’état des mineurs intoxiqués par les émanations d’oxyde de carbone s’est amélioré : les plus gravement atteints ont pu en effet quitter l’Hôtel-Dieu de Douai.

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