Dans toute la France
PLUSIEURS DIZAINES DE
MILLIERS DE SIGNATURES
CHAQUE JOUR CONTRE LE
REARMEMENT DE L’ALLEMAGNE
L’IMMENSE travail que représente l’organisation de la Consultation nationale contre le réarmement se poursuit jour après jour. Dans tout le pays, les collecteurs de signatures vont discuter de porte en porte, sur les marchés, dans les chantiers et les usines pour recueillir la réponse des Français à la question dont dépend l’avenir de notre patrie. Et les résultats sont à la mesure de l’effort mis en œuvre.
Ainsi, les jeunes « Vaillants » (9 à 14 ans) du canton sud de Toulouse sont allés, dimanche dernier, demander leur avis aux habitants de la petite localité de Pouvourville : en quatre heures, ils visitent le tiers des fermes, et 80 % des personnes sollicitées répondent « non » à la nouvelle Wehrmacht. A Désertines (Allier), le Conseil municipal, au grand complet, inaugure la consultation en allant lui-même recueillir les signatures, de porte en porte.A Liévin, devant sa maisonnette installée à l'entrée du puits : n° 3, le délégué mineur Oscar Lévêque dispose une urne. Et, à la remonte du poste du matin, à 13 heures, les mineurs, tout noirs de charbon ou gris de la poussière des « bottes », déposent leurs bulletins par centaines.
Le puits n° 3, A Liévin, est appelé « la Fosse martyre » ; les nazis y tuèrent des dizaines de patriotes, et leurs camarades n’ont pas oublié...
Les Conseils municipaux, souvent intimement mêlés à la population, sensibles à sa volonté, ont exprimé dans d'innombrables voeux leur opposition à la renaissance d'une Wehrmacht. Signalons, parmi les derniers à s'être prononcés dans ce sens : celui de Millau (Aveyron), unanime ; celui de Cambon d’Albi, dans le Tarn ; celui de Mornac, en Charente ; ceux de Villard Bonnat, les Avenières, Izeaux, dans l’Isère, etc., etc... Aucune voix ne manque
A Bozel (Savoie), ce sont les représentants des anciens prisonniers de guerre, des internés et des déportés, de l’ancienne Armée secrète, de la C.G.T., de la C.F. T.C., du Parti communiste français qui rédigent une protestation contre le réarmement de l’Allemagne.
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), c’est la section du Parti socialiste S.F.I.O., dont sont membres trois secrétaires fédéraux, qui "élève une protestation solennelle contre le réarmement de l’Allemagne occidentale comme de l’Allemagne orientale, et en appelle à l’opinion publique des patriotes français, en particulier dans les provinces de l’Est, pour qu’elle prenne une conscience accrue des dangers de ce réarmement qui, alors que l’Europe n’est pas encore une véritable unité politique, est incompatible avec les idéaux et les exigences du Parti socialiste S.F.I.O. »
Aucune voix ne manque dans le grand cri que fait entendre la France pour empêcher le renouvellement des invasions qui la laissèrent exsangue et décimée, trois fois en soixante-dix ans.
Et les chiffres se multiplient : 2.000 à Sin-le-Noble, 2 000 à Guesnain, 1.500 à Dechy 2.100 à Avesnes - les - Aubert, dans le Nord, 100 % des 217 habitants de Rimplas, dans les Alpes-Maritimes.
Des dizaines de milliers chaque jour, annonciateurs des millions qui ne veulent pas d’une nouvelle armée allemande, et qui vont le dire...
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